Entretien et articles d’Elise Lasry, juillet 2013
A propos du Théâtre des femmes de l’Ancien Régime
« Les autrices d’aujourd’hui me répondent parfois : « on doit déjà se battre pour nous-même, on ne va pas en plus se battre pour réhabiliter nos aïeules! », mais tout est lié. L’histoire des autrices porte des enjeux contemporains forts : elle offre des modèles à qui s’identifier, et permet de jouer avec ce fameux rapport d’imitation différentielle (avoir un modèle à la fois à suivre et à contourner). Les hommes n’ont pas à justifier leur légitimité à écrire, ils n’ont pas à prouver qu’avant eux, il y a eu Corneille, Molière, Racine, Hugo, etc… et qu’ils sont capables d’écrire pour le théâtre. Pour les femmes, que l’on en ait ou non conscience, ce débat sur leur capacité à écrire pour le théâtre traverse 4 siècles, et reste un héritage lourd à porter, handicapant symboliquement.(…) Il faut être forte de son Histoire pour se sentir légitime d’écrire, de créer… et devenir à son tour passeuse d’histoire(s). »
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