Mardi 4 février 2014, Café La Baleine, Jardin des Plantes (Paris)
Dans le cadre des Cafés de l’IEC, l’Institut Emilie Du Châtelet organise un Café consacré à la question des féminins et du sexisme de la langue.
Avec Claudie Baudino, Politologue
Avec Aurore Evain, Comédienne et dramaturge
Avec Béatrice Fracchiolla, Sciences du langage (Université Paris 8)
Un homme et deux cents femmes ont été faits prisonniers. Le médecin-chef de cette unité est… une femme. Entre un gars et son féminin une garce, cherchez l’erreur de casting… Comment les femmes combattent-elles le sexisme d’une langue où masculin et neutre conjuguent leurs forces pour les évincer ou les dévaloriser? Quelles avancées récentes? Qui ne s’est réjouie de l’abandon de l’appellation «Mademoiselle», laquelle n’avait pas son équivalent masculin («Damoiseau») dans les formulaires administratifs? Quels enjeux autour de cette question qu’on a appelée abusivement la «féminisation de la langue», puisqu’il ne s’agit que de ré-équilibrer la donne entre les genres?
Cette querelle du genre et des genres provoque, en France du moins, un déchaînement de passions sur lequel nous avons souhaité nous interroger, en reprenant ce débat récurrent
– dans sa dimension historique: se souvient-on qu’au XVIIe siècle, on employait architectisse, officière, autrice, autant de termes considérés comme des néologismes barbares par les opposants d’aujourd’hui à la féminisation?
– dans sa dimension linguistique: toutes les langues ne sont pas «genrées», et nous nous demanderons comment la question se pose et se résout dans d’autres langues que le français;
– dans sa dimension politique, en mettant en rapport les évolutions «genrées» de la langue avec les avancées et les reculs du mouvement féministe, et des progrès et des régressions de l’égalité entre les femmes et les hommes.